Tout savoir sur le paracanoë

PRÉSENTATION

Le terme Paracanoë est composé d’un préfixe « para » qui fait référence au sport paralympique, adapté aux personnes en situation de handicap et du mot anglais « canoe » qui désigne les embarcations mues à la pagaie de type kayak ou canoë. A la différence de l’aviron, la pagaie n’a aucun point de fixation sur l’embarcation. C’est donc au pagayeur de créer son appui dans l’eau mais aussi de transmettre l’énergie à l’embarcation en utilisant son corps pour se déplacer. L’activité se pratique en compétition officielle en eau calme mais également en loisir sur tous les milieux (lacs, canaux,  rivières, mer). Ces pratiques permettent de naviguer dans un bateau monoplace ou en équipage.

RÈGLEMENTATION

La règlementation du Paracanoë est très proche de la règlementation de la Fédération internationale de Canoe, ce qui facilite l’intégration de ces épreuves dans tous les grands championnats mondiaux et continentaux. Les kayaks utilisés en Paracanoë mesurent  au plus 5,20 m de long avec un poids maximum de 12 kg. Ce sont les mêmes normes que pour les compétitions olympiques. Seule différence, une largeur minimale de 50 cm à 10 cm du fond qui permet d’avoir une coque un peu plus stable et facilite l’accès à la pratique. Le compétiteur utilise une pagaie double pour se déplacer (un manche et deux pales). Les pirogues comportent 2 parties : le flotteur principal qui mesure au pluslatér 7,20 m et un balancier latéral relié par 2 bras de liaison. Le tout doit peser au moins 13 kg. Cette embarcation est celle traditionnellement utilisée par les Océaniens et particulièrement les Tahitiens. Le compétiteur utilise une pagaie simple pour se déplacer (un manche et une pale). Avant le départ, les embarcations doivent être parfaitement alignées, pointe avant placée dans un sabot mobile qui s’abaisse dans l’eau au signal du starter.
Les couloirs de course mesurent 9 m de large, ce qui est parfois peu lorsque les conditions climatiques sont difficiles (vent ou vagues latérales). Le compétiteur ne doit en aucun cas sortir de ce couloir durant toute la course sous peine de disqualification.

CLASSIFICATIONS

Trois classes de handicap sont reconnues au niveau international. Comme pour toutes les activités paralympiques, le niveau 1 représente le niveau le plus important de déficience.

Pour le kayak :

  • KL1 : Athlètes sans ou avec une fonction très limitée du tronc, sans fonction des jambes et ayant besoin d’un siège avec dossier haut dans le kayak.
  • KL2 : Athlètes avec une fonction partielle du tronc et des jambes, capables de s’asseoir droit dans un kayak mais qui peuvent avoir besoin d’un siège avec dossier haut. Le mouvement des jambes est limité durant le pagayage.
  • KL3 : Athlètes avec une fonction du tronc et une fonction partielle des jambes, capables de s’asseoir avec le tronc en flexion avant dans le kayak et capables d’utiliser au moins une jambe/prothèse

Pour la pirogue, également appelée Va’a par son nom polynésien :

La classification s’appuie sur les mêmes caractéristiques que le kayak. Les classes prennent le nom de VL1/VL2/VL3 pour cette embarcation.

Pour les Jeux Paralympiques de Tokyo, le programme est constitué de 6 épreuves en kayak (KL1, KL2, KL3 Femmes et Hommes) et 3 épreuves en pirogue (VL2 Femme ; VL2 et VL3 Homme).

MATERIEL

Le matériel de navigation (bateau et pagaie) a les mêmes caractéristiques que pour les pratiquants valides. L’usage du carbone est indispensable pour la pagaie et l’embarcation. Les pagaies de kayak sont de forme creuse, suivant un profil d’aile d’avion afin d’avoir un rendement maximum sur la distance de course. La pagaie de pirogue reste plate et deux modèles cohabitent sur les bassins de compétition. Les formes arrondies issues de la tradition polynésienne et les formes droites dérivées du canoë. L’usage du gouvernail est autorisé en kayak. Il est généralement contrôlé par les pieds, mais en fonction des déficiences des compétiteurs, on s’aperçoit qu’ils ne manquent pas d’inventivité pour trouver des systèmes adaptés à leur handicap.

Ce qui fait la spécificité du Paracanoë se trouve donc plutôt à l’intérieur de l’embarcation. En fonction de chaque déficience, il faut trouver un système permettant au compétiteur de donner le meilleur de lui-même par des calages adaptés (emboitures pour les personnes amputées, coques moulées pour les paraplégiques, sièges ou cale pied sur mesure, etc… Les adaptations intérieures ne sont pas normées comme dans d’autres disciplines mais elles sont validées par les classificateurs et ne peuvent plus être changées sans autorisation en cours de saison.

 

 

📸 © Crédit photo : KMSP – P.MILLEREAU